Créée il y a cinq ans, le dosage équilibré de ses émissions en langues nationales et officielles assure une parfaite communion avec ses auditeurs dans une atmosphère aujourd’hui marqué par une concurrence saine.
Elle émet depuis le 04 février 2000, la fréquence 96.7 stéréo a vue le jour deux mois avant la signature par le Premier Ministre du décret fixant les conditions et les modalités de création et d’exploitation des entreprises privées de communication audiovisuelle au Cameroun. Cette chaîne de développement socioculturelle née d’une simple volonté de promouvoir et de vulgariser les activités paysannes et rurales, est une initiative de Paul Kenne dit Ta’a Sa’a, un digne fils Batcham, promoteur de la structure. Ingénieur de conception du génie civil, Paul Kenne a choisi le domaine des transmissions des ondes une douzaine d’années avant la création de Radio Batcham. Premier câblo-opérateur du Cameroun avec AEA et aujourd’hui promoteur de Ariane Télévision, Paul Kenne a voulu à travers la création de Radio Batcham, résoudre une série de problèmes qui freinent alors le progrès des groupements de l’Ouest en général, et de la communauté Ngiemboon en particulier.
Une radio communautaire semblait être le cadre indiqué pour combattre le faible taux d’alphabétisation, la déperdition de certaines pratiques culturelles et les comportements déviants de la population. D’où l’accueil chaleureux à elle réservé par les populations de l’Ouest qui ont à travers cette chaîne goûté les premiers fruits de la pluralité des médias sur le plan, audiovisuel. Une promenade dans les villes de Bafoussam, Foumbot ou Mbouda permet d’observer que nonobstant la pluralité sur la bande FM, ses programmes restent largement suivis. Dans les villages, même les paysans au champ restent branchés à travers leurs transistors.
Avec une vingtaine de journaliste, animateurs et collaborateurs, Radio Batcham FM émet tous les jours de 05h00 à 24h sur les ¾ de la province de l’Ouest. Certaines communautés avoisinantes du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et du Littoral reçoivent le signal de la radio. En attendant l’ouverture de ses installations définitives à Batcham-ville, elle évolue à intervalles réguliers sur deux sites provisoires : le studio principal de « Fouomékoup » à Batcham chefferie, centre de production et de diffusion des émissions en langues locales, et un studio de relais à Bafoussam avec une forte coloration citadine caractérisés par des émissions interactives rendues en français et an anglais. Radio Batcham prend en relais les émissions du journal parlé de 6h, 13h et 17h en directe dela CRTV.Deuséditions sont produites sur place quotidiennement en français et en Ngiemboon respectivement à 15h et à 20h30.
Plusieurs émissions portent la réputation de cette chaîne placée depuis l’ouverture sous la supervision de Justin Yemeli Talatadji, chef de station et pionnier de la structure/ c’est grâce à des émissions attrayantes que Radio Batcham a gagné la confiance des organismes locaux et internationaux qui apportent régulièrement leur appui à la production des émissions. Dans ce registre, l’on retrouve l’UNICEF, l’agence de presse Jade Syfia Cameroun, IRSCO, l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé, l’Union Européenne, le programme national de lutte contre le SIDA, l’ONG Knowledge For All (KFA) et l’institut Panos Paris. Avec ces partenaires, le recyclage du personnel intervient de temps en temps et des émissions conventionnées permettent d’atteindre les masses avec des messages d’éducation et sensibilisation contre les fléaux tels que le VIH/SIDA et les grossesses précoces. Certains magazines produits par la chaîne sont rediffusés par les radios partenaires en Afrique, en Europe et en Amérique.
Pour s’adapter aux différents contextes sociaux relatifs à l’évolution du temps, la grille des programmes de Radio Batcham a connue en cinq ans une demi-douzaine de réaménagements. Certaines émissions n’ont duré que quelques mois, le temps d’une convention de production. Jusqu’à ce jour, le licence reste attendue, l’appui financier des pouvoirs public absent. Cependant, la reconnaissance des efforts fournis parla Chine au processus de développement reste évidente sur le plan local, national et même international mais l’appui matériel des bonnes volontés reste très mitigé. Le déploiement des journalistes et animateurs sur le terrain est une difficulté majeure mais la production galvanisée par al volonté du personnel est encourageante.
Le promoteur, Paul Kenne, un passionné des médis, reste l’unique assurance de Radio Batcham notamment en matière de suivi technique. Malgré quelques infidélités qui freinent son évolution, la 96.7 FM a su s’adapter à son milieu. Le cap est maintenu dans sa mission de promotion du développement.
Justin Yemeli Talatadji (99 87 53 66)
© Publié dans le journal Mesa’ako Patsoon N°01. Sous DP : Elvis Tagwa Sa’a.
