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Présentation de la Langue Ngiemboon

by Webmaster
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Langue parlée par une population de plus de 450 000 âmes repartie dans les groupements Batcham, Bangang, Balessing, Bamougong, Balatchi, Batan et la diaspora. 

Qu’est-ce que c’est qu’une langue?
La langue a été longtemps considérée par les linguistes comme étant une identité propre à chaque culture. Elle est le vecteur de transmission de la sagesse ancestrale.
Si tant est que cette sagesse est un produit de la langue, on peut être tenté de s’inscrire en vrai dans les grandes mouvances descriptives consacrées à cette dernière. Autrement dit, si la langue est le vecteur de la connaissance de la sagesse, elle passe aussi par un mécanisme de fonctionnement interne étroitement lié à elle-même. Ce mécanisme met en exergue les différents canons qui donnent à la langue la qualification de  » système » et de  » structure ». Qu’est-ce à dire? Ferdinand de Saussure, dans son très célèbre Cours de Linguistique Générale (1916) publié par ses élèves, donne des éléments de réponse à cette question: La dichotomie langue/parole qu’il explore nous permet de comprendre qu’il existe une relation étroite entre ces deux termes: La langue est un instrument de communication et cette communication expose les lois de la grammaire propres aux intervenants de la chaîne parlée notamment, le locuteur et l’interlocuteur. Ces lois de grammaire ne sont autres que l’utilisation correcte des sons, des phonèmes, des morphèmes, des mots, des groupes nominaux, des groupes verbaux, des groupes adjectivaux, des propositions etc…

La parole est par contre l’acte individuel d’utilisation de la langue. Elle comporte toutes les variations liées à la psychologie du locuteur. Autrement dit, deux individus vivant dans deux régions différentes ne sauraient parler de la même manière à cause des interférences linguistiques propres aux autres langues de la région. Un individu ne s’exprime pas de la même manière quand il passe une communication lors d’une conférence et lors d’un match de football. De même deux jumeaux se distinguent dans leurs tons fondamentaux de la voix, leur débit et l’articulation des sons et des mots. Que dire de la langue Ngiemboon ? C’est une langue comme toutes les autres. Elle est unique dans son genre et universelle parce qu’elle respecte les normes universelles couramment appelées les « canons universaux « . Qu’est-ce à dire? En effet, le Ngiemboon a une grammaire. Tout comme le Français, l’Anglais, l’Allemand en Outre-Mer, l’Ewondo dans le Mfoundi, le Ghomala dans les hauts plateaux, le Fé-fé dans le Haut-Nkam, le Medimba dans le Ndé, le Kako à l’Est, le Fulfuldé dans le Nord, le Yemba dans la Ménoua, le Mambila dans le Mayo Banyo, le Limbum dans le Nord Ouest, le Bafut dans le Sud ouest, le Dii dans le Mbéré, le Mofu-nord dans le Diamaré et que sais-Je encore. Le Ngiemboon est exécuté par le moyen de la parole si on s’en tient à la définition donnée plus haut. Elle a un fonctionnement interne logique, scientifique et cohérent. Tous les sons (phones), les accents (tons hauts, bas, moyen, haut-bas, moyen-haut, bas-moyen…), tous les mots (morphèmes, monèmes), les groupes nominaux et verbaux (syntagmes) utilisés dans une phrase donnée se tiennent. Il existe des liens inébranlables entre tous ces éléments qui interviennent dans le parler d’un locuteur Ngiemboon. Une mauvaise prononciation ou la non utilisation d’un élément à la place et dans l’ordre qu’il convient conduit à l’agrammaticalité. Autrement dit, lorsqu’un locuteur viole la loi grammaticale du Ngiemboon, il ne s’agira plus du Ngiemboon mais d’une autre langue: signalerait un locuteur natif Ces facteurs d’agrammaticalité et beaucoup d’autres facteurs encore que nous n’évoquerons pas ici pour des raisons d’économie, intéressent plusieurs chercheurs de nos jours. Si la langue Ngiemboon de part son caractère scientifique intéresse plus d’un, alors il y a lieu de l’intégrer dans l’échiquier universel de la linguistique, car elle a sa place sur la scène internationale de concert avec les autres langues du monde. A ce jour on compte de nombreuses recherches scientifiques sur le Ngiemboon. De Stephen ANDERSON (1976-1987) qui détient la palme d’or des études, à Laurence NDIOLA TSUATA (2008) en passant par des auteurs comme Michel NGOUANE (1977), Gabriel MBA (1994) et beaucoup d’autres encore, des monographies ont pu voir le jour dans le domaine phonologique, morphologique (verbale et nominale), tonologique, syntaxique et lexicologique. Aujourd’hui, on peut être fier de savoir que le Ngiemboon a une bibliographie vaste et variée. D’après certains chercheurs, la nouvelle terre de culture scientifique de la langue en question sera plus productive si on explore les nouvelles théories actuelles de grammaire: l’approche générative, l’approche optimale et l’approche lexicale pour ne citer que celles-là.

Par Laurence TSUATA
Université de Yaoundé 1, 2nd cycle, département de linguistique et de langues africaines
© Publié dans NGHIE POUO PATSO’ON 2008.

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