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Opinions : Comprendre le culte des ancêtres chez les Bamiléké

by Rédaction 01
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LE « CULTE DES CRANES » CHEZ LES BAMILEKES

Je vais parler de cette pratique ici parce que beaucoup sont ceux là qui portent des jugements sur des choses qu’ils ne comprennent pas et qu’ils n’ont jamais cherchées à comprendre.Faute de cela, ils preferent se verser dans les préjugés et la malversation, par pure paresse intellectuelle

1-D’où vient l’idée de retirer les crânes sur le cadavre des défunts

Il ya très longtemps, à une periode dont je ne pourrai preciser la datation, ceux qu’on appelle « Bamilekés » aujourd’hui étaient très impliquées dans les guerres et conquêtes. Les guerriers ayant survecu aux combats ont eu l’inspiration de recuperer les cranes de leurs confreres et les ramener aux familles en detresse, afin que celles-ci puissent proceder à une forme d’enterrement. Il etait presqu’impossible de transporter les cadavres en entier. Puisque la spiritualité Bamileke profonde ne croit pas que la mort interrompt le lien entre les vivants et les morts, ils consideraient que le crâne de leur defunt permettait de se connecter avec lui. De fil en aiguille, cette pratique s’est repandue dans les moeurs, s’est ritualisée, est rentrée dans les coutumes et un egregore consistant s’est crée autour.

2-L’expression « le culte des cranes » n’est pas appropriée

L’expression « culte des cranes » est très pejorative et donne une dimension trop occulte à cette pratique qui est bien plus simpliste que les gens refusent de le croire. Il serait mieux de parler de « rituel de connexion avec les ancêtres » car le crâne n’est qu’un support physique.L’expression « culte » renvoit à une forme d’adoration, or ce n’est pas le cas, mais ce rituel est plutôt rempli de veneration et d’hommages. Beaucoup de gens l’ignorent peut-être, mais le clergé catholique utilise ce qu’ils appellent « les reliques des saints » qui ne sont que les ossements de ces derniers. Certaines branches de la tradition bwitiste des Fang-Beti, utilise des ossements lors de leurs ceremonies…Les ossements sont donc ainsi une composante frequemment utilisés dans des pratiques liées à l’invisible, qui n’ont pas forcement une incidence negative, quoique c’est toujours l’homme qui oriente sa connaissance soit pour le bien ou le mal.

3- En quoi consiste « le culte des cranes » le rituel de connexion avec les ancêtres

Les Bamilékés croient que les morts ne sont pas morts, et qu’au dela de la vie materielle il ya une vie invisible. Il ya ainsi des problemes que le vivant peut vivre et dont la solution ne peut que venir si celui-ci interpelle son defunt. En consultant les initiés, celui-ci se rapproche de ces ancetres avec des dons (huile de palme, sel, jujube, chèvre cuite, maïs ecrasé, biere, jus…) qui sera versé sur le crane, pendant qu’il sera entrain d’exposer ses besoins en suppliant l’intervention de son ancetre qui dans les plans invisibles peut l’aider. Apres ce geste, s’en suit souvent un salaka (distribution des biscuits et bonbons aux gens, surtout aux enfants, pour attirer la grâce), ou bien un festin qui sera partagé avec les autres membres de la famille. Une fois fait, on se rend generalement compte que son probleme est resolu.

4 – Des represailles liés à cette pratique ?

Il faut noter que vue que cette pratique est deja ancrée dans les moeurs depuis longtemps, elle constitue deja un egregore qui agit sur les vivants. La logique de cette pratique etant de maintenir le lien entre les vivants et les morts, il arrive que les ancêtres sollicitent qu’un de leur descendant lui rende hommage. Le seul moyen d’exprimer cette volonté est de creer un problème dans la vie de ce dernier. En consultant un voyant pour comprendre la source de cette son probleme qui depasse son entendement, le voyant lui dira surement qu’il faut aller nourrir les ancetres. En vérité, le souci majeur des ancetres lors de cet appel est de maintenir la cohesion sociale dans la communauté et permettre que leurs enfants ne se deconnectent de là où ils viennent. Cette pratique peut sembler anodine, noble par sa philosophie, mais elle peut entrainer la mort de celui qui refuse d’honorer à l’appel.

5- Pourquoi le retrait des cranes de nos jours ?

Beaucoup d’ignorants pensent que le retrait du crane sur le cadavre est une volonté des vivants…Ô que non ! Il arrive qu’un individu conscient de la valeur de cette pratique, décide lors de son vivant que son crâne soit retirée. Pour ceux qui n’ont pas pu exprimer cette volonté de leur vivant, ils passent souvent par des voyants pour transmettre le message aux vivants. Cette volonté de vouloir que son crâne soit retirée est animée par le besoin de vouloir interceder dans l’au-dela pour ceux qu’on a laissés sur Terre, et aussi par devoir de memoire pour la communauté.

6- La vraie definition d’un ancêtre

Un ancêtre n’est pas celui qui est mort depuis des lustres, mais un être qui de son vivant a méné une vie digne, avec une grande sociabilité ayant su garder et valoriser les valeurs traditionnelles. De ce fait, ce n’est pas forcement le defunt sur qui on fait le rite qui agit pour la cause des vivants, mais ce defunt est aussi un canal entre un « vrai » ancetre de la même lignée qui le lit au vivant. Eh oui, le monde invisible est aussi hierachisé et le haut de la hierachie c’est Dieu. Donc au final l’ancêtre ne sert que d’intercesseur, le crane est le support physique qui permet de creer cette connexion avec le monde invisible.

7- Mais…on pouvait s’en passer non ? Prier sans faire recours à cette pratique

Il faut noter que Dieu a accordé à tous les peuples une façon de se connecter à lui. La priere comme simple evocation des mots à Dieu, certes marche, mais chaque communauté à une codification bien precise léguée par Dieu à travers des initiés. Ce code chez les chretiens est le signe de croix, un chapelet, l’eau benite, chez les bamilékés c’est la pratique du rite de reconnexion avec les ancetres, dit « le culte des cranes ». Dieu n’est pas figé et il n’existe pas une voie exclusive pour le louer. Un minimum d’humilité voudrait qu’on s’abstient de juger à tord ce qu’on n’a pas pris la peine d’etudier. Malheureusement le contact des Africains avec le missionnaire blanc a aboutit à la diabolisation de nos rites.

Hem Netjer

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