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Florence Ayafor For Ever

Hommage posthume à la Gardienne Principale des prisons Ayafor Florence

by Rédaction 01
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HOMMAGE POSTHUME DU GENERAL DES PRISONS TIWA JONAS A LA GARDIENNE PRINCIPALE DES PRISONS AYAFOR FLORENCE SAUVAGEMENT ASSASSINNEE PAR LES SECESSIONISTES.

 

Je fais la connaissance de Florence AYAFOR à un moment très sensible de ma carrière. Nous sommes en 2011 et plus précisément le 11 Août. Je viens de prendre le commandement à la place des fêtes de Bamenda comme Régisseur de la Prison Centrale des céans, en provenance de Yaoundé-Kondengui. Je suis quelque peu dépaysé et emprunt au doute. Mais soudain, parmi les nouveaux collaborateurs qui viennent à tour de rôle me féliciter, une jeune dame s’approche et, contrairement aux autres qui jusque-là s’exprimaient en Anglais ou en Français, elle me salue, me congratule en langue Ngiemboon et manifeste sa joie débordante de pouvoir enfin servir sous les ordres d’un des siens.

Ce premier contact m’a rassuré et m’a dépouillé de l’idée d’être tombé en terrain inconnu. Du coup, le doute est parti et c’est en toute confiance que j’ai entamé ma mission à la tête de cette nouvelle prison. Pendant plus de cinq ans, Florence n’a fait que renforcer en moi ces sentiments de confiance, de fraternité et de solidarité à toute épreuve.

C’est ainsi qu’en plus de son dévouement au travail, elle a été avec moi dans tous mes combats et tous les événements heureux ou tristes que j’ai eu à gérer, que ce soit au service ou en famille, à Bamenda et à Batcham-Batoumegouo ; passant aux yeux de tous pour être ma fille adoptive.

Florence était née à Awing. Mais elle n’a jamais oublié d’où ses arrières parents ont émigré il y’a des décennies : Batcham. Sachant que je suis originaire de Batcham, et sans y avoir séjourné avant, elle s’est attachée à moi et m’a considéré comme un parent, me donnant tout le soutien que j’étais en droit d’attendre d’une sœur dans l’accomplissement de mes missions.

Florence, merci de tout cœur pour ton attachement à tes racines, pour ta collaboration et pour ton professionnalisme.

Pour avoir choisi de servir sous le drapeau national en qualité de personnel pénitentiaire comme moi, les sécéssionistes t’ont condamnée sans procès et t’ont mise à mort de la plus atroce des manières. Ce faisant, ils m’ont privé de l’opportunité de continuer à te manifester ma reconnaissance et de te donner mes conseils et l’encadrement dont tu avais tant besoin pour élever tes enfants en l’absence d’un père parasite et démissionnaire.

Qu’as-tu fait pour mériter un tel sors ma fille ? Quoi qu’il en soit, je dis haut et fort qu’aucune faute ne peut justifier la barbarie humaine jamais vue de mémoire d’homme que tes bourreaux t’ont fait subir. Tes grands parents Batcham d’adoption que nous sommes, avons longtemps porté les stigmates de la guerre d’indépendance. Ton assassinat sauvage a réouvert nos blessures et nous interpelle aujourd’hui plus que par le passé. Aucune cause, aussi noble soit-elle, ne vaut le sacrifice d’une vie humaine.

Pour la mémoire de Florence, pour l’horreur vécue hier et aujourd’hui, pour l’avenir de nos enfants et l’amour de notre cher et beau pays, taisons nos différences, faisons le pari de la paix et disons tous ensembles : «Plus jamais cela !»

Florence Ayafor For Ever


(c) Mesa’ako Patsoon N°05, Novembre 2019

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