L’hymne est l’oeuvre de la 1ère promotion de l’Ecole Normale de Foulassi 1926-1928 composée comme suit:
1. Bougha Bonguen Alexandre
2. Ekwalla Essaka
3. Handy Matoï Joseph (Le Grand comme nous l’appelions affectueusement- Poua Sogol)
4.Doua Eba
5. Jam Afane René
6. Nkomo Nanga Michel
7. Minkyo Mbaba Samuel
8. Nyatte Nkoo Moïse
9. Tegel Bea Joseph
10. Yogo Yogo Jean
11. Tjega Mbogol Joseph
Aucune femme bien entendu, us et coutumes de « la belle époque ».
Un soir de l’année 1928, les élèves de la 3ème année ci-dessus précités se réunirent dans la salle de classe à l’insu du professeur. La réunion avait pour but d’immortaliser l’établissement en général et la promotion en particulier. A l’unanimité, ils décidèrent de créer un chant à l’honneur de notre pays et à cet effet, l’Assemblée désigna un groupe de 4 garçons pour mener à bien cette aventure. La composition des paroles fut confiée à Jam Afane René, le brillant poète de la promotion qui , après une semaine d’un se rieux travail, présenta à ses camarades le morceau composé. La composition musicale fut confiée à Nyatte Nkoo Moïse, Nkomo Nanga Michel et Minkyo Mbaba Samuel.
Ils adoptèrent la musique composée par Minkyo Mbaba Samuel et tous les trois finirent par mettre la musique définitive du chant. Tous possédaient des dons appréciables en musique et en poésie.
La vérification du travail de chacun dura des journées entières et le groupe, après le travail, soumit l’oeuvre à l’appréciation du professeur Chazeaud qui félicita avec enthousiasme une telle inspiration. Ce dernier demanda à Mme Love, une des musiciennes américaines assez célèbre au Cameroun d’alors, d’essayer sur son harmonium la musique du chant camerounais. Elle avoua ne pouvoir ajouter ni retrancher quoi que ce soit de cette composition musicale. L’on dédia ce chant au gouverneur de l’Afrique Équatoriale française Marchand et il fut baptisé par celui-ci chant de ralliement camerounais. Dès lors, il fut enseigné dans les établissements privés et officiels du territoire par un des élèves de l’Ecole Normale de Foulassi promotion 1926-1928 (évitons de le nommer).
NB: Le Chant fut retenu comme l’hymne camerounais lors d’une réunion de l’Union des populations du Cameroun (UPC) à Douala en 1948.
Il est à noter que quiconque le chantait était passible d’un jugement devant les tribunaux coloniaux et une sentence allant d’un an de prison à la peine de mort était prononcée contre le prévenu. Des exécutions eurent lieu dans les centres de concentration, les prisons et les lieux publics.
Pour finir, le chant fut adopté comme hymne national du Cameroun par le régime colonial à la veille de l’indépendance.
Pour en savoir plus: « Histoire du Cameroun,
Tome II »,
Victor LEVINE
